À la défense des droits des personnes autistes
Michelle Dawson est une chercheuse autiste affiliée depuis 2004 au groupe de recherche sur l’autisme de l’Université de Montréal. Autodidacte, elle n’a jamais fait d’études universitaires, mais a collaboré largement avec le milieu académique et a fait d’importantes contributions à la recherche sur l’autisme. Cela se manifeste non seulement dans ses publications officielles, mais dans son usage efficace des blogues et des tweets scientifiques pour confronter la ségrégation nocive des autistes hors des standards les plus élémentaires de la recherche. Lors d’interventions juridiques, elle a établi des précédents en exprimant l’idée contestée que les autistes sont pleinement humains et devraient avoir les mêmes droits que le reste de l’humanité peut prendre pour acquis. Ses travaux en science, en éthique et en droit ont été récompensés par un doctorat honoris causa de la faculté de médecine de l’Université de Montréal en 2013.
Michelle Dawson qui a observé et personnellement vécu les conséquences dévastatrices de la privation complète des droits et des standards que tous les non-autistes peuvent prendre pour acquis, lutte sur plusieurs fronts pour faire reconnaître le rôle crucial des standards scientifiques et éthiques pour le respect des droits de la personne.
En 2004, Michelle Dawson est intervenue dans le cas Auton à la Cour suprême du Canada. Auton était une tentative de priver de façon permanente les autistes des standards scientifiques et éthiques qui sont cruciaux au bien-être de tous les humains. Là, elle a rejeté les données et les arguments des deux côtés qui, tout au long des sessions, refusaient aux autistes les droits humains les plus élémentaires. Son intervention sans précédent a averti la cour de ne pas décider de cette façon inacceptable le futur des autistes, et a été reconnue dans le jugement unanime.
Elle s’est aussi autoreprésentée dans la première cause concernant l’autisme portée aux tribunaux de la Commission canadienne des droits de la personne. Ce cas concernait son ancien employeur, et le harcèlement et la discrimination basés sur son diagnostic. La décision de 2008 a très formellement appuyé ses revendications et a été citée dans une décision en Cour fédérale, insistant de nouveau sur les droits des autistes au travail.
En subissant, puis en combattant les violations des droits humains basées sur son diagnostic, Michelle Dawson a exposé la condition d’inégalité envahissante des autistes. Elle a démontré que les autistes sont habituellement vus et traités de façons qui produiraient des vies difficiles et précaires pour n’importe quel groupe.
Sous-jacente à ces problèmes est l’idée dominante qu’on devrait toujours imposer aux autistes des standards scientifiques et éthiques beaucoup moins rigoureux que dans le cas des non-autistes. Cette notion infiltre notre jurisprudence, nos lois, nos règlements, nos gouvernements, nos organismes de financement, nos associations professionnelles et nos groupes de soutien. Dans une recherche approfondie, Michelle Dawson n’a rien trouvé qui appuie ce concept dominant. Elle a plutôt trouvé bien des preuves du contraire.
Par une lecture minutieuse de la recherche actuelle et par l’application de standards reconnus dans l’évaluation de la preuve, elle a démontré que les préjugés dans la recherche sur l’autisme ont causé du tort aux personnes autistes et créé un obstacle à la véritable recherche. Selon elle, nous devrions actuellement savoir beaucoup mieux comment aider les autistes et ne pas leur nuire. Nous devrions aussi être beaucoup plus intéressés à savoir comment les autistes apprennent bien. Dans ce but, Michelle Dawson a fait des contributions originales et durables à la documentation scientifique sur la perception, la cognition, l’apprentissage et l’intelligence dans l’autisme.
En revendiquant des standards éthiques et scientifiques universels dans l'intervention auprès des personnes autistes, Michelle Dawson lutte contre l'exploitation des personnes sur la base du handicap (article 48). Les actions de Michelle Dawson visent également l'application du droit à l'égalité (article 10) dans le domaine du travail et, plus précisément, de l'embauche (articles 16 à 20) ainsi que, plus largement, le droit à l'égalité en valeur et en dignité (article 1) de tous les êtres humains.
« Il faudrait d’abord qu'on cesse de priver les autistes des droits et des standards fondamentaux que tous les autres peuvent prendre pour acquis. Ensuite, on verra ce qu’il reste à faire. »
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